QUE PERÇOIT LE BÉBÉ EN CAS DE DIFFICULTÉ MATERNELLE?

En fait, le terme de difficulté maternelle englobe tout aussi bien une difficulté venant de la mère et se répercutant sur le bébé, ou l'inverse, mais le résultat est très souvent le même: l'un et l'autre sont en souffrance.

 

Reprenons l'exemple de la césarienne (voir l'article du 20/07/2016)

Alors que le processus de la naissance se déroulait à son rythme, sans raison apparente, les contractions sont devenues moins efficaces et ont motivé le personnel médical à décider de pratiquer une césarienne. Ceci pour éviter au bébé de risquer de souffrir et soulager la mère épuisée.

 

Que perçoit le bébé de se qu'il se passe alors?

Dans les entretiens en face à face avec la mère et en présence du bébé, je ne peux qu'émettre des hypothèses possibles sur le ressenti du bébé durant la césarienne.

 

C'est à ce moment-là que j'utilise l'enseignement et l'expérience de la Sophro-analyse. Ceci, dans la mesure où de nombreuses personnes sophro-analysées ont eu l'occasion de décrire cette expérience et ce ressenti, lorsqu'elles étaient en légère relaxation, durant des séances thérapeutiques.

 

En effet, durant ce type de séance, l'adulte, se laissant guider par son âme et le thérapeute, peut se "retrouver" dans le ventre de sa mère et revivre certains moments marquants de cet événement, dont il n'a, bien sûr, gardé aucun souvenir par la suite.

 

Ce sont précisément ces moments marquants que je viens d'évoquer, qui ont créé une émotion forte chez le bébé et qui ont laissé une empreinte tout au fond de lui. 

  

Exemple de moment marquant de la césarienne?

Eh bien, le bébé peut ressentir l'agitation et l'inquiétude générés autour de la décision de la césarienne, lorsque le personnel médical se rend compte que les contractions utérines, bien que présentes, sont inefficaces pour faire avancer le travail. Par contre, elles peuvent avoir des répercussions sur le rythme cardiaque du bébé. Il ralentit durant les contractions, mais ne revient pas à son rythme initial à la fin de la contraction. Cela demande une surveillance car cela signifie que le bébé se fatigue et, si la situation se prolonge, nécessiter l'intervention plus ou moins urgemment.

 

L'émotion ressentie peut être de l'ordre de l'incompréhension: "Qu'est-ce qui se passe?" "Pourquoi toute cette agitation?" ; la peur: "qu'est-ce qu'il va m'arriver?" "Est-ce que je vais mourir?" 

 

Pendant l'intervention, l'anesthésie enlève fort heureusement la douleur pour la mère, mais du côté bébé, que se passe-t-il?

"Je ne sens plus le lien avec ma mère, est-ce qu'elle est morte? ""Je me sens tout seul, abandonné, perdu, j'ai peur de sortir de là, j'ai peur du dehors" "Avec ce bistouri, qu'est-ce qu'on me veut? "Est-ce que ma mère veut me tuer?""Alors, je suis très en colère quand je sens qu'on m'arrache du ventre jusqu'alors protecteur" etc.

 

Ces émotions dans ces tous premiers instants de vie peuvent laisser tout au fond du bébé une empreinte de peur, d'incompréhension de la situation, de colère vis à vis de la mère, du personnel médical, voire du monde entier. Et l'on s'étonne que ce bébé va hurler dans les semaines qui suivent sa naissance, on parlera de coliques, sans doute, mais qui peut imaginer ce qui est en train de se passer pour ce nouveau-né?

 

La mère insiste: "mon bébé souffre, il a très mal". C'est ce qui la motive à consulter. Malheureusement, la médication prescrite ne parviendra pas,  ou peu, à soulager le bébé.

 

Dans l’ignorance de ce qu'il peut se passer pour le bébé dans son ressenti, parents et médecins vont tenter diverses méthodes et traitements afin de soulager le bébé et permettre à la maman de se reposer. Cela peut aller jusqu'à des hospitalisations répétées où les examens et traitements se succèdent sans parvenir à établir un diagnostic précis.

 

Mais tout cela laisse une empreinte au fond de cet enfant, même si en apparence, cela ne l'empêche pas de bien grandir.

 

 

Et cette empreinte, que devient-elle?

A l'âge adulte, alors ce douloureux épisode postnatal semble bien loin et oublié, il arrive que cette empreinte resurgisse de façon incompréhensible, ou quand on s'y attend le moins, mais souvent de manière récurrente. Cela sera différent pour chacun: un sentiment d'impuissance "je n'ai pas le choix", une hésitation "excessive" devant toute décision  à prendre, l'impression que le monde extérieur est dangereux, donc l'angoisse de sortir de la maison, la phobie des piqûres et des hôpitaux, un tempérament particulièrement coléreux, etc.

C'est ce qui peut, entre autre, faire amener la personne à suivre une thérapie en sophro-analyse, si et lorsque cela difficilement supportable et vivable au quotidien.

 

 

Alors, que pouvez-vous faire pour soulager le bébé?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, lorsque j'énonce les hypothèses possibles selon les propos maternels, je remarque un changement de comportement du bébé. Il s'arrête de pleurer, me regarde avec de grands yeux interrogateurs. Je peux alors lui dire qu'avec sa mère, nous avons bien perçu sa souffrance et cherchons à la soulager. 

 

Je lui explique en quelques mots qu'il a eu très peur pour lui, pour sa mère, mais que tous deux sont vivants, tout s'est bien terminé, que le personnel médical a agit pour leur bien-être à tous les deux.

 

Puis je propose à la mère d'expliquer à son bébé, avec ses mots et quand elle sera prête, qu'elle n'avait pas conscience de toute cette souffrance, ni qu'il avait tant besoin qu'on lui explique tout ce qui se passe au moment de la césarienne. Elle le rassure, l'anesthésie était nécessaire pour qu'il naisse dans de bonnes conditions. Mais, elle continuait de se préoccuper de lui, avait hâte de le découvrir en bonne santé. L'intervention chirurgicale avait pour objectif de le "sauver" et non pas de l'agresser, etc.

 

De ce fait, c'est la maman qui rétablit le contact avec son bébé, en lui parlant elle-même, les yeux dans les yeux, le "dialogue" s'établit enfin, chacun s'apaise. 

 

Le bébé, rassuré, heureux d'avoir retrouvé le lien d'amour qu'il avait avec sa mère pendant la grossesse, se détend, découvre le plaisir de s'alimenter d'amour et de lait. De ce fait, la digestion s'améliore, les coliques diminuent, il s'endort plus facilement.

 

Intérêt de séances de Materno-Sophro-Analyse?

J'ai décrit ci-dessus un aspect, une facette de ce qui pourrait motiver ces séances. Il y a souvent plusieurs facteurs qui entrent en ligne de compte dans le mal-être maman-bébé. Aussi, quelques séances seront nécessaires pour sortir de l'urgence, faciliter la naissance psychique.

 

Cela ne pourra, bien évidemment, régler toutes les problématiques de fond ayant générées, au moment de la naissance, cet état appelé difficulté maternelle. Au fond, nous sommes plus en présence d'une décompensation à un moment-clé de la vie, d'une problématique plus profonde, plus ancienne, au delà, souvent, de la mémoire.

 

A chaque personne, jeune mère ou adulte homme-femme, de choisir d'aller plus loin, de trouver le courage et la motivation pour suivre la thérapie complète de la Sophro-Analyse.