La materno-sophro-analyse, c'est quoi?


 

En quoi cela consiste ?

C’est un terme que j’utilise en mixant la Maternologie et la Sophro-Analyse des Mémoires Prénatales, de la Naissance et de l’Enfance.

 

La Maternologie ?

La Maternologie s’intéresse à la difficulté maternelle périnatale où la mère n’arrive pas à être heureuse de cette maternité pourtant souvent attendue, et même quand tout se passe bien physiquement à l’accouchement. C’est dire, dans ce cas, s’il est compliqué pour la jeune mère, de pouvoir exprimer ce mal-être.

D’ailleurs, de tout temps, la maternité n’est-elle pas synonyme de bonheur ?

 

La jeune mère fait tout pour cacher sa détresse, effectue les soins de maternage avec le plus grand soin, mais ne parvient pas vraiment ou même pas du tout à y prendre du plaisir. Bien sûr, l’enfant va vite s’en rendre compte et manifester son profond désarroi. Ainsi, certains pleurent ou dorment beaucoup, refusent l’alimentation ou régurgitent, un eczéma peut apparaître, les traitements divers, voire des hospitalisations n’arrangent rien. 

 

Qui peut imaginer qu’une mère soit en difficulté dans l’établissement du lien avec son enfant nouveau-né, si petit, si mignon ? Et où est donc bien passé son instinct maternel ?

 

Bien sûr le baby blues, elle en a entendu parler, oui, mais là, ça ne passe pas, elle se sent honteuse de ce qui lui arrive, elle a l’impression de devenir folle, voire a peur de faire du mal à son bébé. C’est l’incompréhension totale et personne à qui en parler.

 

Et pour cause, ce sujet est très peu connu, même de nombreux professionnels de la périnatalité. Ils sont en effet essentiellement formés pour accompagner et pratiquer des naissances physiques par voie naturelle ou césarienne, dans les meilleures conditions et c’est déjà énorme. Oui, mais pour la naissance psychique alors ?

 

La naissance psychique ?

Qui a conscience que dans le ventre de la mère, le bébé ne fait pas que de se développer physiquement, mais qu’il perçoit aussi les émotions maternelles, les paroles échangées autour du ventre et surtout les paroles qui lui sont adressées ? D’accord, de plus en plus, cela se sait, preuve en est de voir différents méthodes d’approche relationnelle avec bébé, particulièrement et pour ne citer qu’eux, l’haptonomie, ou encore le chant prénatal.

 

Alors, justement, pourquoi est-il si peu connu le fait qu’à la naissance,  ce petit bébé ait un besoin vital, n’ayons pas peur des mots, de rencontrer le regard de sa mère ? Il suffit d’observer ce qui se passe à ce moment-là. La maman sourit, attendrie, tend les mains pour toucher son enfant et l’accueille avec ses mots de bienvenue tout le regardant. Et que se passe-t-il alors ? Le bébé lève les yeux et rencontre ce regard accueillant. Souvent le père est là qui participe lui-aussi à cet accueil et goûte à ce moment émotionnel où il n’est pas rare qu’une larme ou deux soit versée.

 

C’est un moment fort, unique, émotionnel, inoubliable, qui crée un lien définitif qui relie cet enfant-là à ces parents-là !

C’est la naissance psychique.

 

Dans environ 15%, ce lien n’a pas pu s’établir, pour différents raisons indépendantes de toute volonté et quasi-imprévisibles.

 

Que faire si ce lien ne s’est pas fait à la naissance ?

Pas de panique, il y a des séances de rattrapage ! Et puis d’abord, il faut savoir que la plupart du temps, cela s’est fait tellement naturellement que les parents ne s’en souviennent pas.

Les moments de « rattrapage » peuvent être ceux de l’allaitement sein ou biberon. C’est simple ! Lorsque bébé hurle de faim, sa mère lui présente le sein ou le biberon et l’enfant se met à se nourrir, de préférence les yeux fermés, tellement il est absorbé à la tâche. Au bout de quelques minutes, lorsqu’il commence à se rassasier, il ouvre les yeux et les lève vers la personne qui le nourrit. Et voilà, les conditions sont à nouveau réunies pour que cette naissance psychique puisse se réaliser.

 

Alors ça y est, le lien est fait ?

Et oui souvent, et non certaines fois où le regard ne peut pas s’échanger, et ce, de façon inconsciente. Parfois, la mère s’en rend compte et c’est très douloureux pour elle. Elle dit : je n’arrive pas à le regarder ou encore il tourne la tête quand je le regarde. Souvent la mère ajoute : je crois qu’il ne m’aime pas.

Dans de nombreux cas, fort heureusement, le nombre de tétées/biberons étant très élevé les premières semaines, le lien se tisse progressivement.

 

Et sinon ?

Sinon, c’est le moment propice où des professionnels formés à la Maternologie peuvent accompagner ces jeunes parents en difficulté pour les aider à comprendre et libérer ce qui empêche encore cette naissance psychique.

 

Quels professionnels ?

Il y a malheureusement encore trop peu de professionnels formés à cette spécificité. Il existe des services d’hospitalisation mère-enfant et des services psychiatriques qui accueillent les mères, certains avec leur enfant, dont l’état de santé nécessite une prise en charge en milieu hospitalier. Différents corps de métiers de la périnatalité tels que pédiatres, psychiatres, psychologues, obstétriciens, puéricultrices, sages-femmes se sont formés à la Maternologie Clinique notamment avec l’équipe de Jean-Marie DELASSUS, son fondateur, en 1987.

 

Sensibilisée à ce sujet par mon cursus personnel et professionnel de puéricultrice, je me suis formée à cette spécificité qui m’a permis de mieux adapter mon accompagnement auprès des jeunes mères que je rencontrais dans mon exercice professionnel.

 

 

De quelle façon ?

 

Avant tout une écoute bienveillante de la jeune mère et de son bébé, tous deux signifiant leur souffrance à leur façon. C’est déjà énorme de pouvoir trouver une oreille attentive et non jugeante, qui ne dira pas, c’est  normal, ça va passer, il suffit de se reposer. Mais plutôt, j’entends votre douleur, vos questionnements, vos peurs.  Et puis, commencer à revisiter le vécu de la grossesse, de la naissance et de l’après-naissance pour progressivement mettre à jour les blocages et pouvoir libérer la situation. Il faudra donc quelques séances, mais tout en constatant un apaisement graduel et mutuel maman/bébé.

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    boginiesexu (vendredi, 08 septembre 2017 15:40)

    proteron